Selon une étude menée par des chercheurs de Yale et de Harvard, des appareils d’IRM portables, ont détecté des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ischémiques ou des AVC hémorragiques chez 90 % des patients examinés. “Une avancée importante et un gain de temps précieux pour les prises en charge en urgence” estime le Dr Gérald Kierzek.

L’IRM portable, capable de détecter les deux types d’AVC

Les IRM portables sont des appareils mis au point assez récemment, qui permet de réaliser cet examen même dans des lieux éloignés d’un centre d’imagerie possédant cet appareil. Selon les auteurs de ce travail, les IRM portables sont donc capables de détecter les AVC, aussi bien hémorragiques qu’ischémiques.

En le réalisant dans le cadre d’une prise en charge urgente, loin de tout établissement médical, cela peut aider l’urgentiste à prendre rapidement une décision de traitement lorsque le pronostic vital de la personne est engagé. Car les AVC ischémiques sont généralement traités avec des anticoagulants, mais ce traitement est dangereux pour les patients présentant un AVC hémorragique, ou un AVC risquant d’entraîner un saignement cérébral.

Des caillots de 4 millimètres

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont analysé les images issues d’IRM portatives de 50 patients de l’hôpital de Yale New Haven. C’est ainsi que les scientifiques de Yale et de Harvard ont découvert que les résultats confirmaient largement les diagnostics d’AVC ischémique posés par des IRM fixes. Ils rapportent également que pour 45 de ces patients, l’IRM portable a détecté des caillots sanguins aussi petits que 4 millimètres. Leurs résultats, validés par les pairs,sont publiés le 20 avril dans la revue Science Advances.

Une chance pour les patients éloignés

Les auteurs de ce travail, dont fait partie Kevin Sheth, professeur de neurologie et de neurochirurgie à la Yale School of Medicine estiment qu’il “s’agit de la première preuve systématique que vous pouvez détecter les AVC ischémiques à l’aide d’appareils portables au chevet du patient”. On sait aussi que les suites pour les patients victimes d’AVC sont améliorées lorsqu’ils sont pris en charge rapidement. “Les IRM portables peuvent être utilisés au chevet d’un patient, dans des ambulances ou dans des cliniques situées dans des régions éloignées” estime le Pr Sheth.

“Gardons à l’esprit l’examen clinique du patient”

Un constat partagé par le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de FIFOMED. “L’IRM portable, c’est l’avenir !” s’enthousiasme le spécialiste. “Cela permet d’avoir accès à un examen précis de manière plus rapide et n’importe où, c’est véritablement la démocratisation de l’accès à l’imagerie. On peut imaginer qu’on pourra faire l’examen dans une ambulance, le télétransmettre à un radiologue et traiter le patient immédiatement” ajoute-t-il. “Cependant, le but n’est pas de faire des IRM à tort et à travers : l’examen clinique du patient reste l’élément le plus important, il faut prendre connaissance des symptômes et examiner le patient avant de prendre une quelconque décision concernant un examen complémentaire”.